Don't put the blame on me | Cora

Il fallait que ça cesse. Tous ces mensonges … ça me rongeait de l’intérieur. Cela faisait des mois que ça durait. Des mois que je cachais à tout le monde mon licenciement. Comment aurais-je pu dire à ma famille que je m’étais fait virer de l’armée ? De nombreuses fois j’avais tenté de leur dire, mais à chaque fois que j’imaginais la déception sur leur visage, je me taisais. Et ma femme … Shayla était celle qui souffrait le plus de toutes mes cachoteries. J’avais changé, je n’étais plus le même homme et je voyais bien qu’elle en souffrait. Elle se posait des questions, je ne pouvais pas l’en blâmer. Pourtant, au lieu de lui donner les réponses, j’avais choisi de prendre la fuite en allant me réfugier chez une amie devenue aujourd’hui un peu plus que ça. Mes journées ? Je les passais au bar à boire bières sur bières tentant de me donner un peu de répit dans ma torture quotidienne. Se remémorer encore et encore les événements de ma dernière mission était quelque chose de vraiment pénible. Mes nuits étaient agitées et seul l’alcool m’aidait à penser à autre chose l’espace d’un instant. Aujourd’hui ? J’en avais marre de vivre caché assis sur mon tabouret à avaler mes boissons. Aujourd’hui, j’avais besoin de parler à quelqu’un … besoin d’avouer toutes mes conneries, besoin de me confier. C’est pourquoi j’avais envoyé un message à ma petite sœur, lui demandant de venir me rejoindre afin de boire un café. Dans le temps, on venait souvent discuter dans cet établissement lorsque je revenais de mission. Une façon de fêter ma survie ou juste un moment entre frère et sœur ? Je n’en savais rien. Quoi qu’il en soit, c’était devenu une tradition.
Assis à une table, je jouais avec ma fourchette et le morceau de tarte que j’avais déjà commandé. J’attendais ma sœur un peu nerveux. Il fallait que je lui avoue tout et j’avais peur de sa réaction. Peur qu’elle me voit différemment et plus comme son héros de grand-frère. J’étais très proche d’elle, je ferais d’ailleurs n’importe quoi pour elle et l’opinion qu’elle avait vis-à-vis de moi était très important. Dans un soupire, je poussais l’assiette devant moi. Je n’avais pas faim au final. En revanche, j’étais bien tenté par un petit verre d’alcool fort. *C’ne est pas le moment Aedan* pensais-je en regardant l’heure. Elle n’allait sans doute pas tarder à arriver et je préférais avoir les idées claires face à elle. Je me devais de lui montrer l’exemple. Et quel exemple j’étais en ce moment. Un frère légèrement porté sur la bouteille qui a volé les économies de sa femme pour rembourser ses dettes et qui a fuis en lui laissant un post-it sur le frigo. « Vraiment un parfait exemple ! soufflais-je en posant ma fourchette.


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