✘ get me outta here

Ce soir, j’étais trop épuisée pour sortir faire la fête. Cette journée de travail m’avait définitivement achevé. Rester debout et attendre que M. Dollig sorte de chez lui avait été éreintant. Au final, je n’ai pas obtenu d’informations qui auraient pu m’aider à résoudre cette affaire. En bref, ma journée c’était mal passé et avait servie au rien. J’étais toujours au point de départ. Comment prouver à sa femme qu’il se tape la serveuse du bar faisant l’angle de la rue ? Aucune idée. Il était très malin et couvrait ses arrières.

Quoi qu’il en soit, j’avais décidé de passer la soirée à regarder la télé avec un bon verre de vin rouge à la main ! L’une des liberté les plus apprécié lorsque l’on habite chez soi et non plus chez ses parents, on était libre de faire ce que l’on voulait et à n’importe quel moment.
J’étais tranquillement en train de regarder ma série lorsque quelqu’un sonna à ma porte. Surprise de constater qu’il s’agissait de Joe, ma petite sœur. A cette heure aussi tardive il me semblait qu’elle dormait déjà. Elle tenait dans sa main un sac et m’expliqua qu’elle s’était encore engueulée avec maman. Elle cherchait un refuge pour passer la nuit.

Bien sûr Joe, entre. Mais avant, je vais devoir prévenir maman, elle doit se faire beaucoup de soucis à ton sujet. Tu veux boire quelque chose ? Tu as l’air frigorifié ?

C’était plus fort que moi, Joe était la petit dernière, elle a toujours été surprotégé et chouchouté par les membres de la famille.

Une fois chez sa sœur, Joe est rassurée de voir que cette dernière lui accorde le droit de rester là. La jeune fille grimace cependant un peu à la remarque de Maxim, sur le fait d’appeler leur mère pour la prévenir. « D’accord. » Elle marmonne entre ses dents, pas très enchantée à cette idée, mais elle ne proteste pas, parce qu’elle sait qu’elle a raison. « Je veux bien un chocolat chaud si tu as. Ça me réchauffera, c’est vrai qu’il fait un peu frisquet dehors et j’ai pas pensé à mettre une veste plus chaude, j’étais trop pressée de partir. » Elle n’a pas spécialement envie non plus d’avoir à raconter sa dispute, même si elle sait qu’elle a peu de chance d’y échapper. Mais du moment qu’elle peut rester un temps chez sa sœur, elle est prête à parler si c’est la condition pour pouvoir squatter là. « Je ne te dérange pas au moins ? J’aurais dû te prévenir que j’arrivais, mais j’avoue, j’étais un peu trop sur les nerfs pour y penser. » Ce qu’elle ne dit pas, en admettant que Maxim ne l’ait pas encore remarqué, c’est qu’en ce moment Joe, elle est constamment sur les nerfs. Elle prétend face à ceux qui le lui font remarquer, qu’elle ne sait pas pourquoi, qu’elle n’a pas remarqué, alors qu’en réalité, elle en a bien conscience, qu’elle s’exaspère toute seule. D’autant qu’elle en connait parfaitement la cause.

L’appel téléphonique avec maman n’avait pas duré très longtemps. A peine le temps de lui anoncer de Joe était bien en sécurité qu’elle raccrocha sans poser de question. Leur dispute a dû être terrible. Je raccroche à mon tour et je regarde Joe avec un air suspicieux. Si elle veut rester dormir ici cette nuit, elle va devoir tout m’expliquer et dans les moindres détails.

Si tu veux te réchauffer en attendant, tu peux prendre la couverture en laine. Elle est posée sur le fauteuil. Je vais aller te préparer ton chocolat chaud, en attendant tu peux regarder la télé si tu veux.

Je lui donne la télécommande et je m’en vais en direction de la cuisine.

Tiens ton chocolat, fais attention c’est chaud !

Je m’assoie à côté d’elle, pris une profonde inspiration et avec un élan de courage je lui pose la question tabou.

Écoutes tu ne me dérange pas du tout Joséphine, tu sais très bien que tu seras toujours la bienvenue ici mais s’il te plait, si tu veux rester ici il va falloir que tu me dises clairement pourquoi vous vous êtes disputées.

Mon cœur palpitait tellement fort que je le sentais résonner dans ma poitrine.

La demoiselle appréhende un peu la discussion entre sa sœur et sa mère et craint les possibles remontrances de son ainée. Elle sait que Maxim n’ira pas la mettre dehors, quoi qu’il ait pu se dire entre elles, mais elle n’en est pas pour autant à l’abri d’un sermon, ce qui, soyons honnête, serait tout de même mérité et justifié. D’ailleurs, quand sa sœur revient, elle n’arrive pas à déceler ce qu’elle pense et si c’est bon ou mauvais. Joe s’installe donc, le plaid en laine sur elle, sur le canapé et zappe de chaine en chaine sans trouver son bonheur au niveau du programme. Bien trop soucieuse de la conversation qui risque de suivre « Merci Maxim. » La brune sourit faiblement à sa sœur, en prenant entre ses mains la tasse fumante de chocolat chaud, dont elle en boit rapidement une petite gorgée en faisant bien attention de ne pas se brûler avec. A l’entente du prénom utiliser par sa grande sœur, qui aime bien utiliser son vrai prénom ou un autre, quand elles ont ce genre de discussion sérieuse, Joe sait qu’elle ne va pas avoir le choix que de tout lui raconter et ce, sans mentir. « Déjà Maxim, s’il te plait, arrête avec ces prénoms à la con. Déjà que j’aime pas quand tu m’appelles Johanna, tu sais que je préfère Joe, alors tes vieux prénoms pourris du moyen-âge, tu pourrais éviter. » La jeune fille s’en veut un peu de parler sèchement comme ça à son ainée, mais comme elle s’énerve pour un rien depuis qu’elle est enceinte, elle ne contrôle pas vraiment ces montées de tensions. « Désolée. Tu sais que j’aime pas. » Dit-elle, en ayant un peu redescendue de ton. Puis elle enchaine. « Je voulais sortir avec des amis, mais maman, en sachant que dans le groupe, il y avait des garçons, elle n’a pas voulu. Je lui ai rétorqué que je suis majeure et que je fais ce que je veux. Elle m’a répondu que tant que je vivais sous son toit, c’était encore elle qui décidait. Et après, j’avoue, je ne sais plus ce qu’on s’est dit, c’est parti en sucette, j’ai fait mon sac et je suis venue directement ici. » De toute manière, cette raison ou une autre, le résultat est le même, en ce moment, les disputes sont quotidiennes et les raisons sont variées et nombreuses. Joe avale encore quelques gorgées de son chocolat pour ne pas avoir à regarder Maxim dans les yeux.

Je savais qu’en utilisant son vrai prénom, j’allais avoir le droit à une scène. Bien mérité ou pas, je savais que j’allais la mettre en colère mais qu’elle allait également se décider de me raconter la vérité, sans mentir ni fioriture. L’appeler par son vrai prénom donnait un ton plus grave et sérieux à la situation. Ok comme tu voudras, je suis désolée. Son ton sec me surpris. J’éviterai à de fois avant de la provoquer ce soir. Elle n’a pas l’air de très bonne humeur. Alors vas-y Joe, je t’écoute. Que s’est-il passé avec maman ? Ma voie était grave et le ton de ma question ne laissait paraître aucunement l’agacement que j’éprouvais quant à son talent pour détourner les questions. Elle finit enfin par me raconter la vérité. D’une seule traite elle me raconta sa mésaventure avec notre mère. Ah maman et son autorité, elle n’aime pas qu’on lui tienne tête. Après réflexion je repris. D’un autre côté elle n’a pas tort vu ta bande d’amis ... Tu es jeune Joe, elle essaye seulement de te protéger. Tu es la petite dernière, c’est dur pour elle de te laisser grandir. Notre mère a toujours eu un côté protectrice un peu trop développé. Elle ne s’en rendait pas toujours compte. Quelque chose me dit que je vais devoir arranger la situation entre ses deux-là sinon cela ne risque pas de s’arranger. Tu ne crois pas que tu ais réagis de façon un peu trop disproportionner en quittant la maison sans dire un mot ? Écoutes, tu peux rester ici le temps que tu voudras. Tu sais bien que tu seras toujours la bienvenue mais promet moi d’appeler maman à la première heure demain matin, avant d’aller à l’école. Elle s’inquiète tu sais.

La jeune fille soupire en entendant sa sœur être d’accord avec leur mère concernant ses amis. Joe déteste qu’on dise du mal de ses amis. Ils n’ont rien de mauvais. La seule chose qui dérange réellement maman, c’est qu’il y a des garçons, et que certains ont quelques années de plus qu’elle. Ce que la brune ne considère pas comme un drame en soi. Mais elle ne dit rien sur ça, n’ayant pas envie de s’engueuler avec Maxim encore en plus. « Je vois ça. J’ai vraiment l’impression qu’elle me voit encore comme un bébé et il faudrait sérieusement qu’elle commence à comprendre que je n’en suis plus un depuis longtemps. » Surtout qu’elle va bientôt devenir grand-mère, alors il faudra bien qu’elle s’y fasse. Mais ça, Joe n’est pas encore prête à le leur dire, même si cela va immanquablement se voir d’ici quelque temps. Avant tout, il faudrait déjà qu’elle en parle au futur papa, mais là aussi, elle a peur de sa réaction, comme ils ne sont ensemble que depuis quelques mois. Inconsciemment, en parlant de bébé, la miss a posé sa main sur son ventre, geste qu’elle retire rapidement dès qu’elle en prend conscience. « Oui sans doute. Mais bon, elle m’a vraiment soulé là. Et en ce moment, c’est ça TOUS LES JOURS ! J’en peux plus Max, elle est constamment sur mon dos, j’ai l’impression d’étouffer. Alors oui, je ne supporte plus rien. » Sentant qu’elle recommence à s’énerver contre sa sœur, pour rien, elle prend une profonde respiration pour faire redescendre la tension *foutue grossesse* Elle a juste tellement du mal à contrôler ses nerfs. « Promis, j’appelle maman demain matin. » Avant d’aller à la maison de retraite et non pas en cours. Mais ça non plus, personne ne sait qu’elle a lâché ses études depuis un bon moment et qu’elle s’est trouvé un job à la place, s’ennuyant en cours. « Merci, Max de me laisser rester ici. Je me ferais toute petite et je participerais pour le loyer, les factures, les courses. Je le dirais demain à maman et j’irais chercher des affaires à la maison demain soir. » Johanna n’ajoute plus rien, se pelotonnant un peu plus dans le canapé, sous le plaid et sirotant son chocolat chaud. Elle n’aime pas vraiment mentir, mais ce n’est pas un mensonge, plutôt une omission. Chaque que le sujet cours est abordé, elle utilise l’omission comme esquive, donnant l’impression qu’elle en parle, mais sans jamais le mentionner.

Devoir faire l’intermédiaire entre sa sœur et sa mère, c’est quelque chose que je fais régulièrement. Parfois la situation est tellement tendue qu’il est préférable que je sois leur interlocutrice. Je sais, maman peut-être très étouffante quand elle le veut. Tu sais je suis également passée par là, je sais ce que tu vie. Ne t’inquiète pas ça va passer. Être la dernière de la fratrie a des avantages comme des inconvénients. En voici un de taille. J’essayerai de lui dire un mot dans les jours qui suivent. J’attends d’abord que cette situation se calme, d’accord ? Pour la première fois depuis de multiples disputes avec maman, Joe semblait vulnérable. Elle a beau joué la comédie comme une pro, je ne suis pas aussi naïve que notre mère, je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne pas. Ça va aller Joe, ne t’inquiète pas, je suis là. Je prie ma sœur dans mes bras afin de la consoler. Un joli moment entre sœurs. Elle semblait tellement soulager de rester habiter un moment dans mon appartement. Ne t’inquiètes pas pour l’argent Johanna, ce n’est pas un problème. Tu sais, s’il y a quelque chose dont tu aimerais parler, n’hésites pas à venir me voir ou à me déranger sur mon lieu de travail. Ma porte sera toujours ouverte. Mais s’il te plait ne me ment pas. Ce sera la condition pour rester vivre ici, ok ? En échange je ne te demanderai rien. S’il y a bien une chose que je ne supportais pas, c’est bien les menteurs. Il était hors de question que Joe le fasse sous mon toit.

La future maman se sent coupable de s’énerver sur sa grande sœur comme ça, pour rien, alors qu’elle n’essaie que de l’aider. Mais être enceinte n’arrange en rien son sale caractère, bien au contraire, il l’exacerbe. Johanna s’emporte pour un rien, même quand elle ne le veut pas. Elle ne le contrôle pas. Joe écoute Maxim lui dire qu’elle aussi est passé par là, que ça va passer, que ça va aller. La benjamine a confiance en sa sœur, mais elle en doute. Vu la situation, elle a juste l’impression que quelque chose est rompu avec leur mère et que ça ne pourra plus s’arranger. Plus encore quand ils sauront et qu’elle est enceinte, et qu’elle a arrêté d’aller en cours il y a deux ans. « D’accord. J’espère que tu as raison Max. » La jeune femme soupire, appréciant de se retrouver dans les bras de son ainée. Blottit contre elle, à nouveau, elle vient instinctivement poser ses mains sur son ventre. Elle aime leurs petits moments complices comme ça. Ça lui manque depuis que Maxim a déménagé et a quitté le domicile familial pour se prendre son appartement. La miss se pince les lèvres, en entendant la condition que sa sœur lui impose pour pouvoir rester. En plus elle est détective, ça va être difficile de lui mentir sans qu’elle ne s’en rende compte. « Si je tiens à t’aider Max. C’est normal. Et deal, ça marche » C’est risqué d’accepter alors qu’elle traine déjà deux mensonges avec elle. Pour les cours, elle n’est pas prête à en parler, elle a bien trop peur de sa réaction et elle n’a plus envie d’une nouvelle dispute. Mais elle se sent suffisamment en confiance avec Maxim pour envisager de lui parler du bébé. « Maxim, je dois te dire… » Joe n’a pas le temps de poursuivre sa phrase, elle est prise d’une nausée et d’une forte envie de rendre. Le chocolat chaud probablement qui lui a tourné sur l’estomac à cause de la grossesse. Elle se redresse d’un bond et cours vers les toilettes, s’y enfermant pour rendre pas le plus discrètement, malheureusement. Elle se nettoie rapidement la bouche et revient au salon, sans oser regarder sa sœur, mais une main toujours à caresser son ventre. « Désolée, je euh… je… » Non, elle n’arrive pas à formuler sa phrase. Elle ne sait pas comment lui dire et revient simplement s’assoir près d’elle. « C’est rien. »

Les choses n'était pas simple lorsque Johanna s’engueulait avec maman. Cela n'était pas la première fois qu'elle venait toquer à ma porte tard le soir en me demandant de l’héberger. Jouer les entremetteuse n'était pas mon point fort mais par amour comme on dit, on est capable de beaucoup de choses. J'espère que cette fois, la situation était la même. Après une bonne nuit de sommeil, Johanna se rendra peut être compte qu'elle est allée trop loin et la situation s'arrangera peut-être d'elle même. Du moins je l'espère. Je lui avais bien fait comprendre que si elle voulait rester ici cette nuit c'était une seule et unique condition: Ne rien me cacher. Je connais Johanna, je sais qu'elle est experte en mensonge. Cela était une facette d'elle que je n'appréciais pas du tout.

Quelque chose en elle, avait changé. Pour la première fois, elle s’inquiétait de l'argent. Elle devenait sans doute plus mature. Une chose qui me rassurera, je vais enfin pouvoir aborder le sujet de l'université dans laquelle elle n'allait plus depuis des semaines. Non Johanna, si tu veux m'aider, je tiens à ce que tu retournes à l'université d'accord ? L'argent n'est pas un problème et à ton age, tu n'as pas à t'en soucier. Profites de ses dernières années. La vie active n'est pas aussi plaisante que tu le crois.

Johanna commence à marmonner une phrase quand soudain je la vois se diriger vers les toilettes. Inquiètes, je me leva. Johanna est-ce que tout va bien ? Elle ne me répondit pas. Je l'entendit rendre. Étrange, elle avait peut être manger quelque chose qu'elle na pas digérer. Sans me poser plus de question je me rassoit sur le canapé en l’attendant. Quelque minutes plus tard elle revena, une main sur son ventre, elle ne réussit pas à me dire les choses correctement. C'est à ce moment précis que j'ai compris. Nul besoin d'être détective privée. Ce genre de situation était facile à déchiffrer. Johanna ne me dit pas que ... non ce n'est pas possible. Je sentais la colère monter en moi. Mais est-tu aussi irresponsable que maman le pensait ? et moi qui voulait te parler de ton avenir, de l'université. Ne sachant plus quoi dire, je me rassoit sur le canapé et essaya de me calmer. Elle n'avait certainement pas besoin que je lui fasse la leçon. Mon soutien était sans doute la meilleure chose pour elle. Est-ce que c'est pour cela que tu t'es engueuler avec maman ? Est-elle au courant ?

Elle n’a pas vraiment le temps d’écouter le discours de sa sœur sur l’université, ni même de lui répondre quoi que soit. Un haut le cœur, une nausée s’empare d’elle et Johanna se précipite aux toilettes. S’il y a bien une chose qu’elle déteste avec cette grossesse, ce sont ces foutues nausées dont elle se passerait bien. Elle revient quelques minutes plus tard, s’excusant rapidement. Si la miss a bien essayé d’en parler à Maxim juste avant sa nausée, soudain tout courage et toute volonté de le faire s’est envolé. La cadette se sent particulièrement honteuse de la situation. Elle aurait aimé en parler avant, elle n’en n’a juste pas eu le courage. Alors elle tente de rassurer son ainée comme elle peut en venant s’assoir à nouveau près d’elle. Mais le regard que lui lance Maxim, Joe comprend qu’elle vient de comprendre, ce que cette dernière ne manque pas de lui confirmer. Comme Johanna le redoutait, sa sœur s’énèrve, elle est en colère contre elle et la jeune fille n’apprécie pas du tout l’insinuation lancée. Elle se retient de ne pas la couper et attend patiemment que sa sœur ait fini. « Je… » Elle ne trouve même pas les mots pour répondre à ça. Pourtant, elle en a des choses à dire. Mais voir sa grande sœur si énervée, ça ne lui donne pas envie de rentrer dans un débat inutile comme elle a régulièrement avec leur mère. Elle se contente de fuir son regard, gênée.

Joe soupir de soulagement en voyant Maxim se calmer et se rassoir à ses côtés. « Oui et non. Non, maman ne le sait pas. Et oui, c’est à cause de ça qu’on se dispute, mais pas directement. J’ai juste l’impression d’être à cran H24 depuis que je le sais. » Elle confirme enfin à demi-mot, qu’effectivement elle a bien deviné. OUI, sa petite sœur est enceinte. « Et non Max, je ne suis pas aussi irresponsable que vous semblez le penser. C’est un accident, vraiment. Je… On se protège. » Ça lui fait étrange de discuter de ça avec sa grande sœur. Johanna n’a jamais trop parlé petit-copain et autre avec elle, pas plus qu’avec sa mère et encore moins son frère. D’ailleurs, elle est certaine que sa mère la pense encore vierge, peut-être même que c’était le cas de Maxim aussi. C’est pour cette raison qu’elle avait tant de mal à le leur avouer. « J’ai voulu vous le dire avant, mais j’en trouvais pas le courage. C’est ce que j’allais te dire en plus, quand j’ai eu la nausée. » Impossible d’affronter directement le regard de son ainée, elle craint trop d’y voir de la déception, du jugement ou autre réaction négative. Non, Joe n’est pas fier de se retrouver enceinte à tout juste vingt ans, mais elle compte bien, malgré tout, assumer.