Âge : 29 ans Habitation : quartier est Statut : célibataire Occupation : mécanicien Caractère : loyal, amical, sarcastique, jaloux, possessif, impulsif, prétentieux, obstiné, forte tête, grande gueule, irresponsable, nostalgique, pudique, flemmard
Sujet: riptide (gemma) Dim 16 Juil - 17:07
you're gonna sing the words wrong
Les jours ont passé depuis qu’il l’a revue, et c’est pire qu’avant. Gemma, il peut plus se la sortir de la tête. Gemma, il l’a tatouée sur la peau. Il a beau dire, il a beau croire, il peut pas s’en détacher. Même si elle a un fiancé. Même si elle a changé de vie. Même s’il a plus sa place dans la sienne. Il peut pas se résoudre à la laisser tomber une nouvelle fois. Il peut pas laisser le temps passer sans tenter de s’accrocher. Quand sa voiture démarre, la nuit a avalé la ville. Le ciel est clair et vide, couleur océanique. Y a des étoiles en guise d’écume, des constellations qui l’encouragent. Pendant un instant, il a l’impression que tout est possible. Qu’il l’a pas perdue. Pas pour de bon en tout cas. Il arrête la voiture dans sa rue. Il connaît le chemin par cœur. Des nuits passées à traîner avec elle dans son jardin, ou au bord de la mer. Des nuits passées à rêver sous les palmiers, d’un autre monde. A refaire un univers de toute pièce. A imaginer la vie qu’ils auraient, quand ils auraient fini par se barrer. La lumière est éteinte à sa fenêtre, première brûlure. Il abandonne pas. Un caillou lancé contre la vitre, la cible est atteinte, mais toujours rien. Il recommence l’opération une ou deux fois. Le Roméo improvisé sait pas lire entre les lignes. « Gemma, ouvre ! »
Des journées passées à rattraper le temps perdu, des nuits passées à oublier tout ce qui a mal tourné. A la Havane, le temps ne s’écoule pas de la même manière. Tout est plus fort, plus vif. Il y a des souvenirs qui lui reviennent en pleine figure à chaque coin de rue. Il y a des images qui éclatent dans son esprit à chacun de ses pas. Et ça fait mal. Alors cette nuit, quand elle rentre chez elle, c’est pour s’enfermer dans sa chambre. Ici non plus, rien n’a changé. Ses parents ont conservé sa chambre d’adolescente, ses rêves accrochés sur les murs et des bouts de papier noircies des utopies. Quand elle est partie, elle n’a rien pu amener. Quelques vêtements qui tenaient dans un sac, un peu d’argent liquide et une bague qui ne l’a jamais quittée. Pas de souvenirs, pas de photo, rien.
Elle est allongée sur le lit, encore habillée de sa soirée. A contempler un plafond vide, à chercher un sens à tout ça. Un bruit sur sa fenêtre, elle ne réagit pas. Elle se dit que ça doit être une branche. Ou une bestiole. Ça recommence. Elle tourne la tête, fronce les sourcils. Il y a sa mémoire qui se réveille. Un nouveau caillou contre le carreau, elle se lève en vitesse. « Gemma, ouvre ! » Gabriel. Sa voix lui parvient au moment où elle ouvre la fenêtre. Il est dans son jardin, comme il a pu le faire des centaines de fois. Souvenir qui se superpose à la réalité, elle les revoit gosses, en train de fuir pour quelques heures. Sauf que ces gosses là, ils ne le sont plus depuis longtemps. « Mais qu’est ce que tu fous là ? » Elle ne l’a pas revu depuis son retour. Elle a préféré laisser certaines cicatrices au passé. Elle a préféré ne pas en créer de nouvelles. C’est ce qu’elle tente de se dire, chaque fois qu’elle fait un détour pour l’éviter. Sauf que ce soir, il en a décidé autrement. « On n’a plus cinq ans, tu peux utiliser la porte comme tout le monde, tu sais ? »
Âge : 29 ans Habitation : quartier est Statut : célibataire Occupation : mécanicien Caractère : loyal, amical, sarcastique, jaloux, possessif, impulsif, prétentieux, obstiné, forte tête, grande gueule, irresponsable, nostalgique, pudique, flemmard
Sujet: Re: riptide (gemma) Mer 19 Juil - 12:07
you're gonna sing the words wrong
« Mais qu’est-ce que tu fous là ? » Son sourire s’efface. C’est pas exactement l’accueil auquel il s’attendait. Dans ses souvenirs, elle ouvrait la fenêtre avec des étoiles dans les yeux et descendait sans poser de questions. Dans ses souvenirs, il avait pas à lui demander quoi que ce soit, il avait juste à se pointer, au milieu de la nuit, avec des promesses dans le regard et la liberté au cœur. « On n’a plus cinq ans, tu peux utiliser la porte comme tout le monde, tu sais ? » Il hausse les épaules pour cacher sa déception. Passer par la porte, c’est pas eux. C’est pas ce qu’ils étaient. Et c’est pas ce qu’il a envie qu’ils soient. Dans sa tête, Gemma a toujours été synonyme d’aventure, et on n’a pas de grande aventure en passant par les portes. Sourire provocateur. Deux grands yeux fixés sur elle. « La porte c’est pour les vieux et la police. » Un geste de la main, il s’impatiente. Ce soir, c’est décidé, il compte bien lui faire oublier Miami et celui qui l’attend là-bas. « Allez, descends. » Ce soir, c’est décidé, ils vont ressusciter les souvenirs. « On va danser. »
« La porte c’est pour les vieux et la police. » Il a un sourire provocateur, il a le défi qui brille dans ses yeux. Il s’impatiente et elle a un rire qui s’échappe. Ils ont toujours vécu comme ça. En faisant des trucs un peu débiles, juste parce qu’ils en avaient envie. Juste parce qu'ils se pensent invincibles. « Allez, descends. » Elle sait déjà qu’elle va le rejoindre. Parce qu’elle n’hésite jamais quand il lui demande quelque chose. Elle le fait juste râler. Pour le plaisir. « On va danser. » Il ne lui en faut pas plus. Carte de crédit glissée dans la poche de son short en jean, téléphone dans l’autre, elle escalade sa fenêtre. Un geste qu’elle a fait des centaines de fois. Elle passe sur le toit de la terrasse, descend à l’aide de la barrière juste à côté. Une minute après, elle est à ses côtés, un sourire aux lèvres. Un baiser déposé sur sa joue, une main qu’elle passe autour de son bras avant de l’entrainer pour avancer. « Tu sais que je ne résiste jamais. » Ça a toujours été aussi simple que ça, entre eux. Un rappliquait, l’autre suivait. Maintenant, elle ne sait plus très bien si cette règle est toujours valable. S’ils sont capables de fonctionner de la même manière, après toutes ces années. « La dernière fois que je me suis enfuie au milieu de la nuit, c’était avec toi aussi. » Parce qu’ils étaient inséparables. Parce que presque toutes ses conneries, il était là. « Qui t'as convaincu de te suivre dans tes conneries, quand je suis partie ? » Qui l'a remplacée, lorsqu'elle s'est enfuie.